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Bofinger, 150 ans d’une brasserie historique

En cette fin d’année, nous ne pouvions passer à côté de l’anniversaire de la célèbre brasserie parisienne qui fête ses 150 ans : Bofinger. Véritable institution non seulement de la gastronomie mais également par son décor “pur jus”, elle a su traverser les époques et se place tout naturellement comme musée vivant, où son âme ne l’a jamais quitté. Un voyage dans le passé qui est bien présent et traversera le futur. Un des rares lieux où tous les âges et toutes les classes sociales se côtoient à l’image du quartier qui l’abrite : la Bastille.

Quelques repères historiques

C’est en 1864 que Frédéric Bofinger ouvre son établissement dans le quartier populaire de Paris : la Bastille. Ce quartier était aussi le lieu de refuge des alsaciens venus sur Paris pour travailler le bois. Dans la tradition, ils venaient avec leur choppe dans la brasserie pour boire leur bière. D’où l’enseigne que l’on peut encore admirer à l’entrée de l’établissement. Il fut le premier établissement à servir la bière “à la pompe”, autrement dit à la pression, et qui fit accourir le tout Paris pour déguster cette boisson que l’on accompagna de plats simples : la brasserie était née.

Dans les années 20, ses gendres reprirent l’affaire et, grâce à l’architecte Legay et le décorateur Mitgen elle devient la “plus belle brasserie de Paris”.

La deuxième guerre mondiale mit un frein au developpement de la brasserie, il faudra attendre son rachat en 1968 par Eric de Rothschild et Isidore Urtizverea pour lui redonner ses lettres de noblesses. Le tout Paris de la politique et de l’art se presse de nouveau dans cet établissement. François Mitterrand y vint pour fêter son entrée à l’Elysée.

Le 13 mars 1989 la brasserie Bofinger est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.

Depuis 1996, Jean-Paul Bucher, le fondateur du Groupe Flo, fait l’acquisition de Bofinger qui ne désemplira plus.

Le temple de l’Art Nouveau

Si vous demandez à Frédéric Tabey, directeur de l’établissement, si le décor est vraiment d’origine il vous répondra qu’ils ont supprimé les fils électriques en tissus ainsi que les lampes à gaz ! On aura compris rien n’a changé depuis 1921 fin des travaux lancés par les gendres de Monsieur Bofinger. Seul vestige de l’ouverture de la brasserie son enseigne fixée sur le mur extérieur.

Lorsque vous poussez la porte, vous entrez directement dans l’époque de ce que l’on appelait les années folles et vous vous attendez à voir assis à une table des personnages de l’époque. La décoration vous gagne et vous fait sentir comme chez vous. Boiserie, miroirs, luminaires, canapés en cuir…tout y est. Mais ce qui fait sa force ce sont les trois parties fortes de l’endroit : la coupole, le salon des continents et le salon Hansi.

bofinger_1Installée en 1919, la grande coupole ovale a été conçue non seulement pour décorer mais surtout pour éclairer cette pièce qui à l’origine servait de pièce de stockage pour le charbon. Ornée de motifs floraux, elle fut réalisée par les peintres verriers Néret et Royé et abrite les 32 tables les plus prisées du restaurant. Tout autour les murs sont ornés de frises, de médaillons sur toile et de peintures représentant les villes de vin. Quand aux céramiques dispersées dans tout l’établissement elles sont de Jérôme Massier.

Petite énigme : au-dessus de la verrière les murs sont peints également. Est-ce des esquisses réalisées lors de sa réfection en 1921 ou abritait-elle une pièce secrète ? A l’heure actuelle personne n’a pu répondre à ces interrogations…

Le salon des Continents doit son nom à l’Exposition coloniale internationale de 1931. A cette occasion les murs de ce salon sont parés de marqueteries représentant les cinq continents de jour et de nuit. Elles ont été réalisées par l’artiste peintre Panzani (neveu de la célèbre marque de pâtes) et quant aux lustres, ils sont l’oeuvre des Frères Müller maîtres verriers de Lunéville. Pour la petite histoire, c’est dans cette salle qu’en 1924 le président du parti radical, Edouard Herriot, avait formé le “Cartel des Gauches”. On peut y admirer un vitrail de Gambrinus, personnage symbole des amateurs de bières représentant la bonne humeur et la joie de vivre typique des Flandres.

Le salon Hansi porte le nom de celui qui l’a peint à savoir Jean-Jacques Waltz. Sur l’un des murs est exposée “La Noce Villageoise” de Spindler dont l’inscription “Vive la France” avait été remplacée durant l’occupation par “Vive le Vin”.

Une tradition gastronomique

Franchir les portes de l’établissement ce n’est pas seulement un retour vers le passé mais également une aventure culinaire. En effet, cette brasserie s’est fait connaître pour ses spécialités alsaciennes.

Bien évidemment vous y retrouverez les grands classiques de la brasserie comme les escargots, les œufs mollets, le tartare de bœuf ou bien encore le foie de veau sans oublier les poissons et surtout le célèbre Paris-Brest ! Des plats à l’image du lieu : simples, conviviaux et chaleureux que l’on prend plaisir à partager en famille ou entre amis. Un repas pour lequel on aime prendre son temps et faire une pause dans nos vies surchargées.

Mais venir chez Bofinger c’est aussi pour y savourer une de leur spécialité qui a fait leur renommée ; je veux bien sûr parler de la choucroute. Sur le menu vous n’aurez pas moins de 5 choix de choucroute oscillant entre la charcuterie et le poisson. Un savoir-faire qui se perpétue depuis l’origine de la maison. Repartir du restaurant sans avoir goûté au moins une fois à l’une de leur choucroute serait dommage. Une expérience gustative qu’il serait regrettable de passer à côté des saveurs en bouche que peut procurer ce plat. Car tout est dans la cuisson du choux qu’il maîtrise à la perfection.

Autre spécialité de la maison ce sont les fruits de mers. Qu’ils soient en plateaux ou cuisinés, Bofinger a toujours eu ce mets à proposer aux clients et ce depuis le début de son aventure. Sur place ou à emporter, les huîtres et les crustacés sont le fer de lance des bonnes brasseries parisiennes. Fraîcheur et qualité sont les maîtres mots de chez Bofinger. Une garantie importante pour ces aliments très fragiles.

Parce que les moments d’exception se fêtent, la maison Bofinger ne pouvait pas passer à côté sans proposer un menu spécial pour cet anniversaire, alliant authenticité et tradition. Un menu comprenant coupe de champagne, amuse-bouche, entrée, plat et dessert. Vous avez jusqu’à la fin du mois pour profiter de ce menu et découvrir les spécialités de la maison.

Bofinger, 5-7, rue de la Bastille, 75004 Paris. Réservation obligatoire 01 42 72 87 82. Menu anniversaire 59 € hors boisson. www.bofingerparis.com

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