Inside Moebius. L’alchimie du traitInside Moebius. L’alchimie du trait

Jusqu’au 21 janvier 2018

L’HDA Var expose le travail de Jean Giraud, alias Moebius. Inside Moebius – L’alchimie du trait dévoile l’oeuvre de celui qui a révolutionné la bande dessiné.

Après dix ans d’un travail acharné sur la série « Blueberry » (1963 à 1973), Jean  Giraud a besoin d’autre chose. Malgré le confort matériel et la grande reconnaissance du public, il a l’impression d’étouffer dans les pages du magazine « Pilote ». Giraud rêve de briser sa chrysalide et de s’envoler pour devenir Mœbius. Mai 68 a planté les graines de la rébellion dans l’esprit et l’imagination des jeunes artistes qui veulent se libérer des carcans imposés par leurs éditeurs et surtout des lois régissant la presse et les livres destinés à la jeunesse.

Chacun va partir pour créer son propre journal, plus libre et surtout plus adulte. Druillet et Mœbius vont fonder «Les Humanoïdes Associés» et dans la lancée, éditer le journal «Métal Hurlant». Les dessinateurs du monde entier attendent sa sortie avec impatience. Mœbius écrit dans l’éditorial du numéro 4, daté d’octobre 1975, «Il n’y a aucune raison pour qu’une histoire soit comme une maison avec une porte pour entrer, des fenêtres pour regarder les arbres et une cheminée pour la fumée. On peut très bien imaginer une histoire en forme d’éléphant, de champ de blé ou de flamme d’allumette soufrée». Le ton est donné : «Arzach» sera composé d’histoires courtes muettes, «Le Garage Hermétique» sera improvisé à raison d’épisodes de deux pages par mois et sa parution s’étalera de 1976 à 1979, le style graphique changeant pratiquement à chaque double page.

Les bandes dessinées de Mœbius n’obéiront plus jamais aux lois du genre. Les lecteurs devront faire des efforts pour les comprendre, pour essayer de les déchiffrer et surtout pour y découvrir tous les messages que l’artiste va y cacher. En échange des efforts que Mœbius va demander à ses lecteurs, le dessinateur va redoubler de créativité, d’audace et de recherches graphiques. Entre 1975 et 1980, il va dessiner pas moins de sept albums (aussi bien sous la signature de Giraud pour « Blueberry » ou « Jim Cutlas », que sous celle de Mœbius pour « Les Yeux du Chat », « Major Fatal » ou « L’Incal ») et participer à trois films, « Alien », « Tron » et « Les Maîtres du Temps ».

Sa réputation s’étend des deux côtés de l’Atlantique et touche même le Japon où Miyazaki, le roi nippon de l’animation, va tomber sous le charme de son dessin et grandement s’en inspirer pour ses propres créations. Si Gotlib, Druillet ou Bilal ont permis à la bande dessinée de devenir adulte, c’est Mœbius qui l’a affranchie des règles conventionnelles du genre pour en faire un art à part entière.

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