Le tour de France des rosés

Avec le beau soleil de l’été quoi de mieux, en fin d’après-midi, que de déguster un verre de rosé en terrasse ? Ou bien encore de partager une bouteille de ce nectar autour d’un barbecue ? Bref, dès que les beaux jours reviennent, nous n’échappons pas à cette tradition, forte agréable au demeurant, du rosé bien frais. Par tradition, encore, notre réflexe d’achat est de se porter sur la célèbre région de Provence, spécialiste de la fabrication de ce vin. Cependant, on a tendance à oublier les autres régions vinicoles qui, elles aussi, produisent du rosé. Pour mieux vous faire vivre ce Tour de France des rosés, nous avons rencontré Paolo Bouca Nova, Directeur des Achats du Repaire de Bacchus qui va nous faire vivre son Tour de France.

D’une manière générale, quelles sont les caractéristiques d’un bon rosé ?
Un bon rosé c’est un vin bon avant tout. Un vin qu’on prend plaisir à boire. On oublie souvent cette notion simple. C’est aussi un vin qui doit à la fois être sur des notes fruités, florales (souvent agrumes, rose, litchi) mais aussi avoir une certaine matière en bouche.

Pour moi la couleur du rosé n’a aucune importance, car la couleur ne se boit pas. Malheureusement le consommateur est trop souvent conditionné par la couleur et les rosés sont de plus en plus claires et virent de plus en plus vers quelque chose d’insipide. On dit souvent sans couleur ni saveur.

Par habitude, on consomme du rosé de Provence, pensez-vous que les autres régions productrices de vin peuvent-elles les concurrencer dangereusement ?
Bien sûr que les autres régions peuvent concurrencer la Provence. Cette dernière surfe sur la vague en ayant mis de gros moyens de communication autour de la notion Rosés=Provence. Mais des régions comme la Corse a des rosés sublimes. Beaucoup plus vineux que ce qu’on trouve en Provence. Mais la région la plus « dangereuse » car aussi la plus concurrentielle niveau tarif est le Languedoc. On y trouve de très jolis vins entre 5 € et 10 €. C’est même une majorité. Chose qui est très compliquée en Provence. Les cépages qui y sont vinifiés, Grenache, Cinsault, Syrah donnent des vins très gourmands et croquants.

« La couleur du rosé n’a aucune importance, car la couleur ne se boit pas. »

La production de rosé dans les autres régions, est-ce pour des raisons marketing et économiques ou est-ce par tradition, est certes mal connue ?
Je pense qu’aujourd’hui toutes les régions se mettent au rosé pour « copier » la Provence et suivre cette fabuleuse dynamique. Donc il s’agit d’une dynamique économique et marketing. La demande étant de plus en plus forte de la part des consommateurs français ou étrangers il faut y faire face par des productions plus importantes et donc tout le monde s’y met, car il y a de véritables débouchés.

Paradoxalement Les régions productrices par tradition comme Tavel dans le Rhône, Bordeaux avec le Clairet, ou la Loire avec le Cabernet d’Anjou sont à la peine, car les vins ne correspondent plus aux goûts du moment. Des vins clairs, secs qui donnent des impressions de légèreté.

Par région (Loire, Bordeaux, Corse, Languedoc, Rhône, Sud Ouest et Provence), que va apporter la typicité du terroir dans le rosé ?
Pour moi dans le rosé cette notion de terroir est bien moins importante que la notion de cépages. Le rosé est surtout et avant tout un vin technique ou la notion de récolter des raisins sains et à la maturité parfaire prend tout son sens.

Ensuite c’est la technique de vinification qui fait la différence mais aussi et surtout les cépages vinifiés. Un Mourvèdre à Bandol ou un Niellucciu en corse seront plus structurés et denses qu’un Cinsault en Languedoc ou un Grenache dans le Var.

Les vins de Loire

Les vins de Bordeaux

L’accord met/vin idéal selon Paolo Bouca Nova
Salade de chèvre chaud.

Les vins Corse

L’accord met/vin idéal selon Paolo Bouca Nova
Pâtes à l’araignée de mer.

Les vins du Languedoc

Les vins du Rhône

L’accord met/vin idéal selon Paolo Bouca Nova
Épaule d’agneau confite.

Les vins du Sud-Ouest

L’accord met/vin idéal selon Paolo Bouca Nova
Pinxos et tapas.

Les vins de Provence

L’accord met/vin idéal selon Paolo Bouca Nova
Pissaladière.

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