Jean Nouvel, mes meubles d’architecte

Jusqu’au 12 février 2017

Jean Nouvel, mes meubles d’architecte
Projet de scénographie pour l’exposition « Jean Nouvel, mes meubles d’architecte », département XVIIIe siècle, Musée des Arts décoratifs, Triptyques, noyer et miroirs colorés, Gagosian Gallery et Galerie Patrick Seguin.

Le musée des Arts décoratifs consacre une exposition au mobilier et aux objets de Jean Nouvel, l’un des rares architectes contemporains à avoir vu éditer plus de cent de ses créations depuis 1987. Pour Jean Nouvel, cette invitation unique est l’occasion d’un véritable parti pris. Au-delà d’une simple rétrospective, il engage ainsi un dialogue avec le lieu, son histoire et sa collection. L’exposition se dévoile au fil du musée, des galeries du Moyen-Âge et de la Renaissance à celles dévolues aux XVIIe et XVIIIe siècles, mais également dans les espaces dédiés aux collections de design graphique et de publicité dont il a signé l’aménagement en 1998, créant des situations inédites, comme autant d’interférences.

Comme d’autres figures majeures de l’architecture, de Mies van Der Rohe à Le Corbusier en passant par Jean Prouvé, Jean Nouvel dessine du mobilier depuis de nombreuses années. Il a coutume de dire : « Je ne suis pas un designer, mais un architecte qui fait du design ». Ses meubles et objets domestiques sont fonctionnels, d’une rigueur absolue, toujours ancrés dans la culture de leur époque, à l’image de sa conception et de sa pratique d’une architecture du contexte. Parlant « d’anti-design », Nouvel s’empare des typologies déjà existantes, réfute le meuble « bavard », trop conceptuel, et prône l’élémentaire.

En 1998, Jean Nouvel avait aménagé les espaces dédiés aux expositions de graphisme et de publicité du musée des Arts décoratifs. Il conservait les traces archéologiques des anciens appartements du Palais du Louvre et y proposait une modularité adaptée aux scénographies à venir, grâce à l’usage de grandes cimaises amovibles en galva. De retour dans ces lieux presque vingt ans plus tard, Jean Nouvel les réinvestit en y présentant ses « types », pièces iconiques qu’il développe depuis trente ans. Ils incarnent parfaitement ce qui dessine une méthode Nouvel : partant d’une forme élémentaire, le travail incessant la perfectionne, la revisite, l’allège aussi, en un vocabulaire minimaliste. De chaque typologie, il explore et décline les combinaisons comme à l’infini, et chacun exprime cette notion de « zéro design » qui conduit Jean Nouvel à réduire l’objet, qu’il s’agisse d’une étagère, d’un fauteuil, d’une table, à sa forme la plus archétypale. La grammaire du design de Jean Nouvel joue pleinement du modulaire et du transformable, du réversible et de la pliure : en cela c’est bien l’œuvre d’un « architecte qui fait du design », un design qui redéfinit l’espace et le rythme du plein et du vide.

En présentant l’ensemble de meubles et d’objets le plus exhaustif possible, l’exposition est autant une rétrospective que la mise en exergue d’une facette moins connue d’un des plus grands architectes contemporains. Répondant souvent davantage à un désir personnel d’expérimentation qu’au principe de la commande, ce corpus radical livre un aspect plus intime de la pensée et de l’œuvre de l’architecte.

Les Arts Décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75001 Paris. Maps_Google
www.lesartsdecoratifs.fr

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