Vive le Pinard ! Produire et boire du vin pendant la Grande Guerre

Jusqu’au 14 octobre 2017

Vive le Pinard ! Produire et boire du vin pendant la Grande GuerreVive le pinard ! est le titre d’une chanson écrite en 1916 par le parolier Louis Bousquet et le compositeur Georges Piquet. Elle fut interprétée par le comique troupier Bach, qui entonnait quelques années plus tôt Quand Madelon… Elle s’impose dans l’enfer du front comme l’une des chansons les plus populaires, emblématique de l’atmosphère potache à laquelle est associé le pinard. Son nom proviendrait du pineau ou pinot, un cépage répandu en Bourgogne et en Champagne mais également cultivé en Lorraine et au-delà du Rhin. Dans la langue « fleurie et crue, idéaliste et crapuleuse » développée par les poilus sur le front, le mot pinard devint d’un usage courant pour désigner le vin rouge fourni par l’Intendance. Il a de nombreux synonymes tels le « jaja », la « picrate », le « gros qui tâche » ou autres sobriquets.

Pourtant, parler de vin pendant la Première Guerre mondiale n’est pas un sujet aussi léger que le suggère l’imaginaire « poilusien ». Au début du XXe siècle, le vin n’est pas considéré comme un alcool mais comme une boisson hygiénique, c’est-à-dire bonne pour la santé, au même titre que le cidre ou la bière. Il est consommé dans la société française comme une denrée alimentaire courante et constitue un apport calorique nécessaire pour la population laborieuse. L’alcoolisme du vin ou œnilisme n’est pas reconnu, les dérives ou maux qui lui sont associés sont perçus comme marginaux face au véritable fléau que constitue l’addiction aux spiritueux, absinthe en tête.

À partir de 1914, les cycles traditionnels de production et de consommation du vin sont perturbés par l’entrée en guerre. En France, cette boisson produite massivement est mise au service de la guerre totale. Ces dernières années, ce sujet pluriel et complexe a attiré l’attention de la communauté scientifique qui a apporté un nouvel éclairage sur le ravitaillement en vin des armées, sa consommation, ses conséquences et ses dérives, à l’avant comme à l’arrière. L’exposition Vive le pinard ! propose un parcours mettant en scène ces problématiques grâce à des objets et des documents provenant de collections privées et institutionnelles. Singulière histoire de la Grande Guerre, celle du vin s’écrit encore aujourd’hui grâce aux travaux des archéologues et des chercheurs.

Comité Départemental du Tourisme de l’Allier. Château de Bellevue, 03400 Maps_GoogleYzeure. 1, route du Vallon, 03140 Fleuriel. www.historialpaysansoldat.fr