50 ans de foire aux vins

Jusque dans les années 1970, les Français avaient pour habitude d’acheter leur vin dans leur épicerie de quartier. En octobre 1973 une révolution est en marche et elle vient de Bretagne. Au même moment, deux adhérents E.Leclerc innovent : Raymond Berthy à Vannes et Antoine Polard à Saint-Pol-de-Léon vont poser les bases des Foires aux Vins de grandes surfaces. Ils sont à l’origine d’un succès national et durable qui va changer la manière de vendre et d’acheter son vin quotidien. E.Leclerc a contribué à démocratiser la consommation du vin en France ; et ce, depuis 50 ans.

La naissance des Foires aux Vins

Quand les Foires aux Vins naissent en 1973 dans les magasins E.Leclerc de Saint-Pol-de-Léon (29) et de Vannes (56), rien n’annonce le succès. Comme toutes les inventions révolutionnaires, leurs débuts sont timides et pragmatiques : à Saint-Pol-de-Léon, les premières foires se déroulent sur le parking du magasin, directement à l’arrière d’un camion. Par ces actions, du nord au sud de la Bretagne, E.Leclerc s’inscrit clairement dans l’innovation, en répondant aux souhaits de ses consommateurs en proposant des vins de qualité à prix réduit, mais aussi déjà en démocratisant la consommation à travers la découverte de vins renommés aux prix les plus attractifs. À partir de la fin des années 1970 et du début des années 1980, les Foires aux Vins sont reprises par d’autres magasins E.Leclerc, jusqu’à concerner plus de 600 magasins en octobre 2023.

Publicité (format vertical) en faveur de la protection du patrimoine, ici des vins fins de France, entretenu par les adhérents E.Leclerc : « La France est le pays du bon vin. La France est le pays du bon vin. Mais il ne suffit pas de se le répéter pour que ça reste vrai ». Photographie en noir et blanc de quatre adhérents au milieu du vignoble d’un domaine français.

E.Leclerc est leader des Foires aux Vins depuis 1973 et en 2023, 26 % des consommateurs de vin fréquentent les Foires aux Vins E.Leclerc. L’enseigne sait dénicher de nouveaux talents (« les vins de demain ») et a la capacité de se renouveler sans cesse au service de vins de qualité à prix attractifs (notamment les « Incroyables »). Comme l’explique Cyril Mondon (Responsable de la commission nationale vin et adhérent E.Leclerc de Rouffiac), les magasins E.Leclerc « ont mis à disposition des offres de vin considérables et hyper intéressantes ». Et les consommateurs ne s’y trompent pas. Ils voient les Foires aux Vins comme un véritable rendez-vous pour faire de belles découvertes et de bonnes affaires. Pour ceux qui ne pourraient pas se déplacer, E.Leclerc est même engagé depuis des années dans la vente de vin en ligne. Le premier magasin E.Leclerc à vendre du vin en ligne le fait dès 1998.

De nouveaux consommateurs

En 50 ans, la consommation de vin a considérablement changé tant sur les quantités que sur la qualité. Les Français buvaient près de 120 litres de vin par an et par habitant en 1973, 85 litres en 1988, 62 litres en 1994. Ils en consomment environ 40 litres en 2023. En 50 ans, la consommation de vin a reculé de 67 %. Dans les années 1980-1990, des Cassandre prédisaient le dernier verre de vin bu en France en 2021. Pourtant, les Français boivent toujours du vin en 2023. Les Français ont changé leur approche du vin, mais ils ne souhaitent pas faire disparaître leurs habitudes gastronomiques et conviviales. C’est la consommation du vin ordinaire qui tend à disparaître. Cette habitude, peu regrettable, est remplacée par la consommation de vins fins. Le « gros rouge » a disparu des tables. Parallèlement, les Appellations d’Origine Contrôlée se sont multipliées (375 AOC aujourd’hui) jusqu’à couvrir globalement 80 % de la production viticole française. Le vin de table, médiocre, se fait rare alors qu’il représentait presque la moitié du vin consommé en 1973. Le vin préféré des hommes aujourd’hui est le Bordeaux (36 % des sondés). Celui des femmes est le Riesling (31 % des sondées). En revanche, il ne faut pas nier que les Français sont moins nombreux à boire du vin : seuls 76% en boivent au moins une fois dans l’année. Mais c’est surtout au quotidien que les Français boivent moins de vin. La part des consommateurs quotidiens de vin est passée de 51 % en 1980, à 17 % en 2011 et 12 % en 2023.

Aujourd’hui, le buveur de vin est surtout un consommateur occasionnel. La découverte du vin, l’éducation au goût et à la dégustation, l’association entre les vins et les mets, sont autant d’éléments culturels qui auparavant s’apprenaient systématiquement en famille, ce qui est plus rare depuis une trentaine d’années. Actuellement, 42 % des consommateurs de vin ont été initiés ou se sont initiés en dehors de la famille. D’ailleurs, le moment privilégié aujourd’hui par les Français pour boire du vin est la fin de semaine, entre amis, de plus en plus dans le cadre d’apéros ou de repas festifs. De nos jours, le vin est surtout bu lors d’une occasion exceptionnelle. Le temps du vin banal est révolu, place au vin plaisir, source de convivialité.

 

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