Les Deux Magots, une institution
Il y a des lieux mythiques à Paris qu’il faut absolument avoir été au moins une fois dans sa vie. Les Deux Magots fait partie de ces brasseries iconiques où la tradition fait partie de leur ADN ; un repère qui nous fait du bien. Située en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés, la brasserie fête ses 90 ans carrefour entre modernité et éloge d’un passé riche. Nous allons vous emmener dans un voyage dans le temps, un voyage culturel, mais également un voyage gustatif.
Un voyage dans le temps
Depuis plus de 100 ans et quatre générations, une même famille est propriétaire du café-restaurant Les Deux Magots. Toutes ces années, ils n’ont eu de cesse de rénover en douceur pour faire perdurer une tradition, celle de l’art de vivre à la Française : « Évolution sans révolution » comme aime à le dire Catherine Mathivat, l’actuelle propriétaire.
À l’intérieur de la salle historique, le décor se veut fidèle aux belles années du début du XXe siècle, dans un cadre feutré composé de laiton, d’acajou et de banquettes rouges moleskine. Les immenses miroirs reflètent les majestueux lustres en verre sablé, tandis que les deux personnages des statues chinoises – Les Deux Magots – semblent encore porter leurs regards sur de mémorables rencontres. Ces deux Mandarins, installés sur le pilier central, sont le souvenir du magasin de nouveautés qui donna son nom au lieu. « Ces statues d’origine du début XIXe siècle ont traversé toutes les époques et ont été témoins de tant d’anecdotes et de rencontres » aime à s’imaginer Catherine Mathivat, propriétaire des lieux.
Au fil des ans, Les Deux Magots se sont enrichis de nouveaux espaces de restauration tournés vers l’extérieur et qui contribuent au rayonnement de la brasserie. Les deux vérandas aux vitres transparentes, éclairées le soir venu par des lanternes en fer forgées, sont le lieu idéal pour observer les passants. C’est ici, que l’on observe le mieux le tourbillon de la vie parisienne. Sur la terrasse-boulevard, une bulle feutrée s’offre à vous autour des livres disposés dans les bibliothèques. À l’extérieur, vous découvrirez une des plus majestueuse terrasse-jardin de Paris, entourée de buis et lovée dans la végétation d’un jardin à la française. Le charme se dégage autour des tables émaillées blanc champagne, des chaises en rotin habillées d’un jacquard tressé vert et crème. Un mélange d’élégance et de raffinement, qui transporte la clientèle dans un autre temps. Élégant écrin de végétation inspiré des jardins de l’abbaye qui lui fait face.
Un voyage culturel
C’est en 1914, lorsque la Littérature et les Arts fleurissent dans le quartier, qu’Auguste Boulay, aïeul de la propriétaire actuelle, fait l’acquisition du Café. C’est au cours de cette époque que philosophes, peintres et écrivains s’affairent et se retrouvent dans le Café pour refaire le monde. La réputation des Deux Magots naît alors avec de fidèles habitués comme André Breton, Alfred Jarry, Guillaume Apollinaire, puis Paul Eluard, ou encore Jacques Prévert. Un jour d’été 44, Jean-Paul Sartre, porteur du courant littéraire existentialiste fait de la Maison son lieu de rendez-vous favori avec Simone de Beauvoir notamment. Ce lieu contribue aujourd’hui encore à ce que l’art de célébrer la culture sous toutes ses formes continue à faire rêver le monde entier. Mais l’histoire ne s’arrête pas là et la maison renoue avec son passé avec son prix qui a eu lieu le 25 septembre dernier. 2023 marque le 90e anniversaire du Prix des Deux Magots. Traditionnellement attribué fin janvier, il sera désormais remis le dernier lundi de septembre, ouvrant ainsi le bal des prix littéraires de l’automne.
Un voyage culinaire
Aux Deux Magots, l’expérience culinaire ne se fait pas uniquement autour de l’assiette. C’est aussi un cérémonial autour du service. C’est en veste noire, gilet, nœud papillon et long tablier que les habitués et les clients de passage sont servis par le ballet élégant des garçons de café. Mais aussi au savoir-vivre : accueil bienveillant, service attentionné, plaisir sincère et partagé. Vous vous sentirez immédiatement à votre place.
Côté assiette, la carte répond à nos attentes, mais surtout à notre imaginaire. De l’entrée aux desserts, nous avons les grands classiques de la brasserie, mais également des produits de saison. Ainsi, vous pourrez y retrouver le suprême de volaille, le tartare de bœuf ou bien encore des plats de poissons. Des plats parfaitement maîtrisés et où il n’existe aucune déception. Coup de projecteur sur le plateau des desserts qui a été fait en collaboration avec Arnaud Lahrer (voisin de la brasserie), histoire de finir en beauté un magnifique repas. Une expérience à vivre impérativement.
Et si vous voulez uniquement prendre un verre avec vos amis, la brasserie propose des assiettes apéritives allant du croqu’apéro à la dégustation de l’assiette Petrossian.
